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Le rayon frisé
7 juin 2016

Un début presque pas mal?

Bonsoir les amis! 

Voici un début , susceptible d'être retravaillé - la plupart de mes textes sont des premiers jets -. Pour l'instant, je l'appellerais Le chevalier. Elle est la premère à paraître dans la rubrique "Olé, olé" qui concerne tous les textes à caractère érotique. Ame sensible, s'abstenir. Si non, bonne lecture et n'hesitez pas à me dire ce que vous en pensez, j'insiste : quoi que vous en pensiez. 

 

djinn

 

 

"J’étais l'incarnation du plaisir charnel et de la sensualité, de la finesse d'esprit et de la grâce. Je  ne savais pas  d’où me venaient ces qualités. Mon père n’était pas si instruit que ça et ma mère, pas aussi belle que mon père le prétendait. J’étais, simplement, née comme ça. Je me souvenais que, dès ma naissance, les mères préféraient me donner leur lait plutôt qu'à leur nouveau née. Quand je suis devenue une petite fille, je commandais aux garçons comme Râ commandait aux Hommes. Les petites filles se battaient entre elles pour être mes amies, elles me donnaient leur poupée, leurs habits, leur petit frère ou petite sœur pour que je me sente moins seule. Fille unique, j'ai grandi avec mon père. Ma mère est morte en me mettant au monde. Mon père me raconta qu'ils ne pouvaient pas avoir d'enfant. Ma mère partit en Éthiopie pour voir un sorcier qui pouvait tout guérir et quand elle revint, elle tomba enceinte de moi. Je suis née, j'ai grandi et je suis devenue  une femme. Ce fut très étonnant de voir que plus je grandissais et plus j’attirais les regards. Tous les regards.

Un soir, un homme à cheval arriva chez nous, il demanda à mon père le gîte et le couvert pour la nuit. En voyant son armure pleine de sable et son cheval assoiffé, mon père dit « Entrez » et le fit dormir dans l'étable. Il faisait très doux ce soir-là. Je préparais le repas  et je l'apportais à table. Le Chevalier, appelons-le ainsi, avait retiré son carcan de fer et laissait voir un visage fin et sale de son long voyage. Il avait un air dur, comme ces hommes qui ont beaucoup voyagé et beaucoup souffert : les sourcils toujours froncés, comme s'ils étaient continuellement fâchés. Ses cheveux coupés très courts nous laissaient deviner qu'il venait de loin. Pendant le dîner mon père lui expliqua où il allait dormir, et pourquoi il allait dormir à l’étable. « On ne vous connaît pas, vous comprenez... ». Le Chevalier dit qu'il comprenait et ne me regardait même pas. Le lendemain, il partit.

Deux ans plus tard je le vis sur un chemin, j'avais 16 ans. Il avait beaucoup changé, il était moins sale et son cheval avait moins soif. Je m’arrêtais sur le chemin. Il descendit de son cheval et me dit qu'il était revenu pour moi. Qu'il était parti ses deux années pour devenir un homme et que maintenant qu'il était seigneur, qu'il avait terre, argent et gloire, il se sentait digne de moi. Nous retournâmes chez mon père et je l’épousai. Il m'emmena dans son pays. C’était très loin et il faisait aussi chaud que chez moi. Il avait un petit palais, et des terres à perte de vue. Des esclaves heureux et travailleurs. La première nuit dans le palais, je sus que c’était le moment. J'avais souvent vue dans les yeux des gens, surtout dans les yeux des hommes, à quoi ça pouvait ressembler. J'avais vu des entrelacements vagues de corps nus, de la sueur et des gémissements... Ça me laissait penser que c’était sans doute douloureux mais la chaleur qui m'envahissait quand je sentais ses images dans les yeux des hommes me laissait présager le contraire. Le soleil s’était couché. On m'avait préparée avec des huiles qui sentaient la rose et le miel et un fil très long de dentelle dorée faisait le tour de mon corps. Il commençait par mes cheveux, puis mon cou, mon buste, mon ventre, mes hanches, entre mes cuisses, mes jambes et mes chevilles. Je ne me suis jamais demandée comment une personne qui ne m'avait jamais regardé était revenu pour moi, uniquement moi, et m'avait emmené avec elle. Peut-être aurais-je dû. Quoi qu'il en soit, j'attendais, sur le lit, les joues roses et brûlantes de peur. J'attendais encore. Peu à peu, la fatigue me gagnait, les bougies finirent par se consumer et le vent froid du désert s’éleva marquant le milieu de la nuit. Dans mon sommeil, je rêvais de mon chevalier mystérieux et patient qui avait tout fait pour m'obtenir et qui finalement s’étranglait dans ma fine dentelle d'or…

 J'ouvris les yeux, les tout premiers rayons commençaient à pousser les ténèbres. Je sentis un frémissement, comme un chat qui passe, se poser dans le lit. Je me tournais. Le crépuscule me permit de voir et de deviner que c’était mon chevalier. Il resta allongé, sur le côté, sans bouger. Je sentais son visage tiré vers moi. J’étais heureuse qu'il ne m'ait finalement pas oubliée et malheureuse car, au fond, j'aurais peut-être voulu qu'il ne vienne jamais. Je regardais son corps parsemait d’ombres. Il était plus fin sans tous ses vêtements de laine épaisse. Pétrifiée, je décidais de ne rien faire. J'aurais voulu remettre ma dentelle qui s’était froissée et tordue dans mon sommeil mais je n'osais rien toucher, ni lui, ni moi. Après quelques instants, où je ne saurais dire s'il me contemplait ou s'il avait peur lui aussi, il mit sa main sur mon bas-ventre. Il la posa doucement, à plat et sans frein. Je sentais son pouls pulser jusque dans mon utérus. Posée, comme un vase lourd sur une cheminée, sa main fit retentir tous mes sons intérieurs.  Je laissais tomber lourdement ma tête sur le tas de plumes et je me mis à chanter les yeux fermés. Une voix sèche raisonnait dans mon gosier dans une langue qui m’était inconnue. La bouche du Chevalier et la mienne s'unirent dans un même chant et ma voix envahit son corps. Il enleva sa main de mon bas-ventre et la remonta à côté de ma tête, il bascula sur moi, pris appui sur ses bras et enveloppa mes lèvres des siennes ; il me lécha le front et les yeux. D'un trait, il descendit sa langue dans mon cou et sur mon buste. Il continua à glisser vers le bas jusqu'à mes pieds. Il me goûtait. Sa langue passait par tous mes plis et y laissait cette sensation étrange du passage entre le chaud et le froid. Au bout de tout cela, j’étais mouillée et moite de salive et mon sexe  palpitait comme le cœur dans la main de l'assassin. Le cœur d'une victime fraîchement tuée. Tout mon souffle, toutes mes pulsations de vie s’étaient concentrées dans mon sexe. Il était le bout de mon corps, le bout de tout, le bout du monde. Il allait sortir de moi, exploser. J'en étais persuadée. Le Chevalier fixa sa bouche au-dessus de mon aine et m’écarta les jambes. Il se rapprocha et plus il respirait le même air que mon sexe plus des vibrations me parcouraient le corps. La chaleur de son souffle n’était ni douce, ni rassurante, c’était un souffle fort et épais ressemblant à celui d'un buffle essoufflé. Son air s’écrasait contre moi comme une fumée s’écrase sur un mur. Finalement, il posa sa langue sur mon anus et remonta lentement jusque sur mon bas-ventre. J’avais bien explosé, car après la plus grande des vibrations, je saignais."

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